Hommage à Jean-Pierre Arrignon, Président de notre Délégation, par Louis Ruelle :
« Chers membres de la Renaissance Française, chers Amis
Notre dernier déjeuner littéraire s’était tenu l’année dernière, le 15 octobre 2020.
Nous reprenons aujourd’hui avec bonheur ces belles rencontres qui nous enchantent et qui nous apportent tant de bien. Et pourtant, aujourd’hui, un grand vide nous saisit. Une voix a disparu. Celle de Jean-Pierre, notre Président.
Durant quatre ans, nous avons assisté au combat courageux qu’il menait contre la maladie. Nous avons admiré sa force et sa détermination dans ce combat.
Nous ne pourrons pas l’oublier !
Je n’évoquerai pas ici tout ce que nous connaissons de la brillante carrière de Jean-Pierre, de ses talents, de son immense culture, de son incroyable érudition. Historien éminent, linguiste hors pair, connaisseur passionné des arts et de la littérature : les hommages publics ont afflué de toutes parts.
Je voudrais surtout dire que le départ de Jean-Pierre, c’est, pour nous, le départ d’un Ami cher.
Réunis ici, dans le cadre des déjeuners littéraires que Jean-Pierre animait avec tant de passion communicative et d’enthousiasme, nous gardons, avant toutes choses, le souvenir de la chaleur de son accueil, de sa gentillesse, de la simplicité des rapports qu’il avait avec nous.
Jean-Pierre avait toujours un mot pour chacun. Il entretenait la gaieté, l’humour, la verve. Il nous transmettait le plaisir de la connaissance littéraire, le goût de la découverte des œuvres, le bonheur des échanges avec les auteurs.
Il faisait de nos rencontres un moment d’immense plaisir, d’oubli de nos vies quotidiennes, de chevauchées dans les rêves.
Je n’oublierai pas non plus les vœux qu’il nous adressait au début de chaque année. Ces vœux n’étaient jamais ceux de la banalité.
Tout comme ses chroniques, ses écrits ou ses interviews, ils étaient l’occasion pour Jean-Pierre de nous offrir son regard personnel d’historien, de philosophe, d’humaniste ou de croyant.
Dans le message de vœux qu’il nous adressait en janvier 2019, il nous faisait part de ses espoirs : « Il est urgent d’ouvrir la porte du Temple pour permettre à la Paix de s’imposer. Quant à nous, membres de la Renaissance Française, il nous appartient d’ouvrir les chemins de Paix par la culture, le savoir-faire et le dialogue ; il nous appartient de promouvoir l’Humanisme en reconnaissant dans chaque Homme, l’icône de Dieu ; il nous appartient de promouvoir l’excellence tant de l’esprit que du corps et du savoir-faire pour contribuer à la concorde, base du vivre ensemble ! Levons-nous et marchons pour le Bien Commun. »
La présence accueillante et chaleureuse de Jean-Pierre n’est plus. Nous sommes tristes. Nous sommes tristes pour Zoya et pour Xénia leur fille et nous nous associons à leur immense peine. Nous sommes tristes pour la perte de ce grand Ami.
Mais Jean-Pierre reste vivant dans nos mémoires.
Je vous invite à observer une minute de silence en hommage à Jean-Pierre Arrignon, notre Président, notre Ami ! »
Zoya Arrignon, membre du bureau, prend la parole :
Avant de vous présenter notre invitée, je voudrais saluer nos invités et vous adresser quelques informations sur notre bureau ainsi que sur les manifestations à venir.
Nous sommes heureux d’accueillir parmi nous aujourd’hui : Stéphane KAITRINE, Marie-Claude LOIZEAU, Maria MOURET.
Notre amie Maria DEFRETIN rejoint la Renaissance Française et au nom de vous tous, je lui souhaite la bienvenue.
Après le décès de notre président, notre bureau s’est réuni. Nous regrettons le départ de notre ami Jean-François POURRIER, membre-fondateur et membre actif de notre délégation. Il était vice-président pour le Pas de Calais. Notre ami Louis RUELLE lui succède dans cette fonction.
Gilles VASSEUR, autre membre actif de notre délégation, a également accepté de rejoindre notre bureau. Gilles sera chargé des préparatifs du 40ème anniversaire de notre délégation.
Pour assurer la continuité des actions engagées et avec l’accord du Président National, Zoya ARRIGNON assurera la présidence de notre délégation jusqu’à notre prochaine Assemblée Générale du mois de janvier.
Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir Madame Marylin MAESO, Normalienne, agrégée de philosophie, spécialiste des œuvres d’Albert CAMUS. Elle est l’auteur des « Conspirateurs du silence » et de « L’Abécédaire d’Albert CAMUS ». Vous pouvez vous procurer ce dernier après sa conférence et le faire dédicacer. J’en profite pour vous annoncer la parution en août de son nouvel ouvrage intitulé « La petite fabrique de l’inhumain » dont le fil conducteur est une lecture inédite de « La Peste » d’Albert CAMUS.
Nous devions recevoir Madame MAESO à l’occasion du 60ème anniversaire de la disparition d’Albert CAMUS. A cause de la crise sanitaire, nous avons été contraints de décaler ce déjeuner littéraire mais pour moi Albert CAMUS reste hors du temps. On peut parler de lui et de ses œuvres hors dates d’anniversaire. Il fait partie de ces auteurs français qui ont marqué la littérature française, la littérature mondiale et même la société toute entière.
Ses œuvres ont traversé le temps. De nos jours, on continue de les lire et de les étudier. Ils ont laissé une trace dans la vie de chacun d’entre nous. Pour ma part, ma première « rencontre littéraire » avec Albert CAMUS a eu lieu lors de mes études au Lycée français en Russie. Nous avions une matière intitulée « la lecture à domicile » et mon premier ouvrage était le roman « L’étranger » d’Albert CAMUS.
La pensée d’Albert CAMUS s’inscrit dans le XXème siècle, elle est conditionnée par celui-ci. Mais si l’on ne peut complètement la détacher de son contexte, on peut certainement lui attribuer un caractère universel. Albert CAMUS continue d’inspirer la jeune génération d’artistes et de philosophes par sa considération de la justice, de l’amour, de la nuance. Ses réflexions sur les maux qui rongent la société, sur la révolte, sur la place de l’homme, sa liberté, ses rapports avec Dieu, sur la conception de la politique et le rôle des intellectuels … Toutes ses réflexions et ses approches demeurent d’actualité.
La pensée de CAMUS et sa biographie sont intimement liées. Sa pensée fut conditionnée par sa vie, elle-même soumise aux remous violents du XXème siècle. Pour se décrire CAMUS écrivait : « Je ne suis pas un philosophe. Je ne crois pas assez à la raison pour croire à un système. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment il faut se conduire. Et plus précisément comment on peut se conduire quand on ne croit ni en Dieu ni en la raison ».
Je passe la parole à Marylin MAESO et ensuite nous pourrons échanger.
Madame MAESO nous raconte comment elle a rencontré les textes d’Albert Camus. Elle analyse la pensée de cet auteur qui est enfin sorti du statut de « philosophe pour classe de terminale » et nous livre cet abécédaire composé de 238 extraits empruntés à ses romans, carnets, essais, correspondances…
Peut-être mal comprise ou mal interprétée, l’œuvre d’Albert Camus est riche et tellement d’actualité.
Compte rendu de notre déjeuner littéraire du 24 juin 2021 avec Marilyn MAESO. Version PDF